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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/95

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au milieu de ces tristes réflexions, & jamais je ne fus plus à plaindre. Cependant le mois s’écoula, & ma protectrice m’annonça votre arrivée. Vous vous souvenez sans doute de la pompe avec laquelle vous fûtes reçue, n’osant par des discours vous marquer ma joie ; pour vous en donner des marques, j’empruntai le secours de la magnificence. La Fée pleine d’attention pour moi, me défendit de me faire connoître, quelque frayeur que je pusse vous inspirer, ou quelque bonté que vous me témoignassiez. Il ne m’étoit pas permis de chercher à vous plaire, ni de vous marquer de l’amour, & enfin de me découvrir. Je ne pouvois que me retrancher fur une excessive bonté, car par bonheur la maligne Fée avoir oublié de me défendre de vous en donner des preuves.