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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/99

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ment mon secret, & mes espérances qu’elle vous invitoit de remplir, & par le moyen d’un miroir constellé, j’étois témoin de vos conversations, & j’y voyois, ou tout ce que vous vous imaginiez dire, ou tout ce que vous pensiez. Cette situation ne suffisoit pas pour me rendre heureux, je ne l’étois qu’en songe, & mes infortunes étoient réelles. L’amour extrême, que vous m’aviez inspiré, m’obligeoit à me plaindre de la contrainte où je vivois. Mais mon état fut bien plus triste, quand je m’apperçûs que ces beaux lieux n’avoient plus de charmes pour vous. Je vous voyois verser des larmes, qui me perçoient le cœur, & penserent me pendre. Vous me demandâtes si j’étois seul ici ; peu s’en fallut qu’abandonnant ma feinte stupidité, je ne vous fisse des sermens pour