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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/233

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des, il commença à goûter la joye que lui donnoit l’espérance de revoir bien-tôt celle qu’il attendoit avec tant d’impatience ; un de ses gens ayant crié à haute voix qu’il appercevoit la Bergere.

Pour lui épargner une partie du chemin, & pour s’avancer de quelque moment un plaisir si doux, le jeune Chasseur piqua son cheval, & courut audevant d’elle, Pigriéche avoit encore dépouillé Liron du second habit, & lui avoit aussi ôté le voile qu’elle avoit reçu des Nayades ; ce qui abusant l’Inconnu, & ne lui laissant pas à douter que ce ne fût en effet celle qu’il souhaitoit, il lui présenta la main pour la soulager d’un fardeau qui la faisoit courber sous le poids.

Que j’avois d’impatience de vous voir, belle Liron, lui dit-il ! j’ai craint long-tems que vous ne me manquassiez de parole. Mais, helas,