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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/234

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vous devez être bien fatiguée d’avoir porté si loin cette énorme corbeille : en disant cela, il se hâtoit de l’en débarasser, à son imitation tous ses gens s’y emploïoient avec empressement, & ils eurent bien-tôt fait ; mais, comme son voile couvroit le panier, ainsi qu’il avoit couvert celui de Liron. La belle Pigriéche parut à découvert avec tous les charmes, de l’Officieux inconnu ne trouvant au lieu de cette Bergere aimable & tant désirée, qu’une face horrible, recula d’épouvante, en s’écriant, juste Ciel ! ce n’est point Liron.

Non vraiment, dit Pigriéche, d’un ton aigre & couroucé, ce n’est point Liron, mais c’est moi, qui ne me changerois pas pour elle, & voyant à l’air confus du Chasseur, qu’il ne pensoit pas sur son compte aussi obligemment qu’elle y pensoit elle même. Elle se mit dans une colere horrible, regardez-le donc