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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 3.djvu/87

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pour y subvenir seroit trop considérable : ainsi à son grand déplaisir, elle se passe de toutes ces belles parures. J’entre dans sa peine, ajoûta-t-elle, quoique je ne lui en dise rien ; j’avoue en moi-même que cela est chagrinant pour une jolie personne ; mais que faire à cela, il faut bien prendre son parti, & se consoler de ce malheur, puisqu’il n’y a pas de remede.

Le Roi & la Princesse eurent toutes les peines du monde à s’empêcher de rire de l’aveuglement de cette mere, qui traitoit de jolie personne un prodige de laideur ; mais comme ils étoient chez elle, & qu’ils ne vouloient point s’exposer à la mettre en colere, ils ne la contredirent pas, ayant assez d’autres occasions où la patience leur étoit nécessaire, sans en faire naître de nouvelles.