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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 1, 1839.djvu/181

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succès, et la lettre de Pendennyss qui lui apprenait que malgré ses efforts il avait échoué, était celle sur laquelle Mrs Wilson l’avait vue répandre des larmes.

La tendre pitié que lui montrèrent ses amis fut une douce consolation pour Mrs Fitzgerald ; cependant Mrs Wilson, en revenant au château, ne voulut point laisser passer l’occasion de faire remarquer à sa nièce quelles avaient été les conséquences d’une première faute, et quels malheurs suivaient toujours l’infraction du plus saint des devoirs, l’obéissance envers nos parents.

Quoique Émilie sentit toute la justesse des observations de sa tante, elles ne pouvaient diminuer la compassion qu’elle éprouvait pour les malheurs de son amie, et pendant quelque temps elle ne pensa qu’à Julia et à ses infortunes.

Avant de se séparer de Mrs Wilson, Julia, avec un peu d’hésitation et en rougissant, lui dit qu’elle avait encore à lui faire une révélation importante ; et celle-ci-lui promit de revenir le lendemain.





CHAPITRE XXVII.


Cet homme généreux n’est plus qu’un fourbe, un vil fripon, un homme sans honneur.
Mrs Barrauld.


Les yeux d’Émilie brillèrent de plaisir en trouvant Denbigh qui les attendait à la porte du château, pour les aider à descendre de voiture. Il leur dit, en leur donnant la main pour entrer au salon, qu’il venait de recevoir une lettre qui le forcerait à s’absenter quelques jours, et au moment de se séparer d’elles, il ne pouvait s’empêcher de se plaindre des visites longues et fréquentes qu’elles faisaient à un ermitage dont tout son sexe était exclu. Émilie lui répondit en riant que, s’il se conduisait bien, on pourrait intercéder pour son admission. Mrs Wilson pensa qu’il n’avait pas l’air bien sincère en exprimant le plaisir que lui faisait cette promesse, et il changea de conversation.