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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 1, 1839.djvu/367

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— La bonté ! s’écria l’intendant étonné ; mais ils sont aussi bons que les anges.

La vue de lady Juliana, joueuse et acariâtre, avait porté un rude coup aux idées de M. Benfield sur la perfectibilité humaine, et il se contenta de répondre avec douceur : — Oui, oui, Peter, aussi bons que le comporte la faiblesse de notre nature.





CHAPITRE XLVIII.


Tout est de rose avant le mariage, mais après ?
La fleur de la Tweed, ballade écossaise.


Le printemps venait de commencer, et sir Edward, qui depuis tant d’années passait une heure dans son parc tous les matins, ne voulut point rester enfermé à Londres dans un moment où le réveil de la nature et la végétation renaissante donnaient à la campagne un nouvel intérêt. Il loua une jolie maison dans les environs de la capitale ; ce fut là que Pendennyss reçut à l’autel la main de sa bien-aimée, et le jeune couple passa quelques jours dans ce petit Élysée.

Le docteur Yves, sa femme, Francis et Clara, étaient arrivés avec un empressement égal à la joie qu’ils avaient ressentie en apprenant l’heureuse nouvelle, et le bon ministre eut le bonheur de donner à ses jeunes amis la bénédiction nuptiale.

Une seule personne n’était pas tout à fait aussi heureuse qu’elle l’avait espéré : c’était lady Moseley, qui regrettait que la solitude et la petitesse de sa maison de campagne l’eussent empêchée de mettre à exécution tous les beaux projets qu’elle avait formés pour cette occasion. Mais Pendennyss mit fin à ses observations en lui disant avec gaieté :

— La Providence a été si prodigue envers moi, en me donnant de la fortune, des palais et des châteaux, que vous devez me permettre, chère lady Moseley, de profiter de la seule occasion que