Aller au contenu

Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 14, 1839.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peu d’hommes mouraient en place, mais qu’aucun ne donnait sa démission, et il n’aimait pas à introduire une nouvelle mode. Quant à lui, il regardait le docteur Reasono comme son ami, et il était désagréable d’avoir une querelle avec un ami. Il était disposé à faire tout ce qui était raisonnable, mais non à donner sa démission. Si je pouvais persuader au docteur de dire qu’il avait fait une méprise à mon égard, et que j’avais été envoyé à Leaphigh comme lord grand-ambassadeur, lord grand-prêtre, lord grand tout ce que je voudrais, excepté lord grand-amiral, il était prêt à le certifier avec serment. Cependant il devait m’avertir qu’en ce cas il réclamerait la préséance sur moi, attendu la date de sa commission S’il renonçait à sa place une minute plus tôt qu’il ne serait absolument nécessaire, il manquerait au respect qu’il se devait à lui-même, et n’oserait plus regarder miss Poke en face. Au total il ne pouvait faire une pareille chose. Il finit par me souhaiter le bonjour, en me disant qu’il allait rendre visite à son confrère le lord grand-amiral de Leaphigh.





CHAPITRE XVII.


Nouveaux lords. — Nouvelles lois. — Autre nation. — Invitation.



Je sentis alors que je me trouvais dans une situation toute particulière : il est vrai que ma modestie avait été inopinément épargnée, par la tournure très ingénieuse que le docteur Reasono avait donnée à l’histoire de nos relations ensemble ; mais je ne voyais pas quel autre avantage j’avais gagné à cet expédient. Toute mon espèce m’avait, en quelque sorte, tourné le dos, et je fus obligé de retourner, découragé et même humilié, à l’auberge où le banquet, ordonné par M. Poke, nous attendait.

J’étais arrivé sur la grande place quand quelqu’un attira mon