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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 26, 1846.djvu/31

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— Vous en faites un brillant éloge. Elle a de l’esprit, des connaissances ?

— Assez pour me faire souvent rougir de moi-même. Sa mère est la meilleure des femmes, et je vous ai souvent entendu dire que la mère aurait beaucoup d’influence dans le choix que vous feriez d’une compagne.

— C’était donc lorsque j’étais tout petit, et avant d’aller à l’armée ; car, nous autres militaires, nous regardons plus volontiers les jeunes femmes que les vieilles. Ainsi donc, je le vois, tout est arrangé entre les grands parents. Il ne me reste plus qu’à faire ma déclaration à cette Priscilla Bayard. Et vous êtes du complot ?

Catherine rit de tout son cœur, et son air parut me dénoncer une complice.

— Vous ne répondez pas, jeune fille ? Vous me permettrez de vous rappeler qu’il y a entre nous promesse formelle de n’avoir rien de caché l’un pour l’autre. Voilà une occasion où je désire spécialement que les conditions du traité soient ponctuellement exécutées. Eh bien ! existe-t-il un projet de cette sorte ?

— Un projet en forme, discuté, arrêté ? Non, non, mille fois non. Mais, dussé-je compromettre, par ma franchisse, l’accomplissement d’un de mes vœux les plus chers, je vous dirai que vous ne sauriez faire de plus grand plaisir à ma mère, à ma tante Mary et à votre servante, qu’en devenant amoureux de Priscilla. Nous l’aimons tous tendrement, et nous voudrions bien vous voir de la partie, puisque ce serait le moyen d’amener une union qui ferait notre bonheur à tous. Vous ne vous plaindrez pas de ma franchise, et vous devez m’en savoir d’autant plus de gré que j’ai entendu répéter maintes fois qu’un désir maladroitement exprimé, indispose souvent les jeunes gens contre la personne même qu’on voudrait leur faire adorer.

— La règle peut être vraie en général ; mais je puis vous assurer que, pour moi, il n’en résultera ni bon, ni mauvais effet. Mais qu’en pensent les Bayards ?

— Comment voulez-vous que je le sache ? aucune des personnes de la famille ne vous connaît, et il est impossible qu’au-