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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 27, 1847.djvu/151

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aux frais de l’ennemi, comme on dit ; et voilà le mérite des associations. Nous ne disons pas cependant ouvertement tout ce que nous voulons et prétendons ; et vous trouverez parmi nous des gens qui soutiennent hardiment que les anti-rentistes n’ont rien de commun avec le système indgien ; mais on n’est pas obligé, après tout, de croire que la lune soit un fromage. Quelques-uns de nous sont d’avis qu’aucun homme ne doit posséder plus de mille acres de terre, tandis que d’autres pensent qu’un homme ne doit pas en avoir plus qu’il ne lui en faut pour ses besoins personnels.

— Et laquelle de ces obinions est la fôtre ?

— Oh ! moi, je n’y tiens pas, pourvu que j’aie une bonne ferme. J’en aimerais une qui contienne de bons bâtiments, et qui n’ait pas été travaillée jusqu’à épuisement. Voilà deux principes que je défendrai ; mais qu’il y ait quatre cents acres ou quatre cent cinquante, je serai assez arrangeant. Je pense bien toutefois qu’il y aura quelques querelles quand nous en viendrons au partage, mais je ne suis pas homme à les provoquer. Je suppose que j’aurai mon tour pour quelques-uns des emplois publics dans la ville et pour d’autres petites chances ; et en obtenant ces droits, je me contenterai de l’une ou de l’autre des fermes du jeune Littlepage, quoique j’en préférasse cependant une dans la vallée principale, ici ; cependant, je le répète, je ne suis pas trop difficile.

— Et que comptez-fous bayer à M. Littlepage pour la ferme que fous choisirez ?

— Cela dépend des circonstances. Les Indgiens cherchent seulement à payer bon marché. Les uns pensent qu’il vaut mieux payer quelque chose, parce que cela ferait mieux aux yeux de la loi ; les autres ne voient pas qu’il soit utile de rien payer du tout.

— Ceux qui sont d’avis de payer demandent seulement qu’on paie le principal des premières rentes.

— Che ne gomprends pas ce que fous entendez par le brincipal des bremières rentes.

— C’est cependant bien clair. Ces terres, lorsqu’on les défricha, étaient louées à très-bon compte, afin d’attirer des colons. Beaucoup des tenanciers ne payaient aucune rente pendant six huit ou dix ans et après cela, pendant trois générations, comme on dit, ils payaient six pences l’acre, ou six dollars et un quart les cent acres. C’était, comme vous voyez, pour attirer ici les travailleurs et vous pouvez juger par ce prix combien les temps devaient