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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 27, 1847.djvu/150

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respectée dans la plupart des pays. Fous ne foudriez pas céder fos droits de bropriété, che suppose ?

— Non certainement. Si un homme possède une montre, ou un cheval ou une vache, je suis pour que la loi permette à l’homme pauvre de les garder, même en cas de saisie. Quant à ça, nous avons obtenu dans le vieux York des lois assez raisonnables : un homme pauvre, quelque endetté qu’il soit, peut garder un joli lot de meubles aujourd’hui et se moquer de la loi. J’en ai connu qui devaient deux cents dollars, et qui gardaient, malgré la saisie, des valeurs mobilières pour plus de trois cents quoique la plupart de leurs dettes vinssent des objets même qu’ils gardaient.

Quel tableau de notre société ! et cependant il n’est que trop vrai. D’un côté un homme peut contracter une dette pour une vache, et se moquer de son créancier lorsqu’il réclame son dû ; de l’autre la législature et le pouvoir exécutif se prêtent aux chicanes de gens qui tentent d’enlever à une certaine classe ses droits de propriété, contre le texte même de conditions écrites. Et tout cela pour des votes ! Est-il quelqu’un qui puisse croire à la longue existence d’une communauté dans laquelle de pareilles choses sont froidement méditées et froidement accomplies ? Il est temps que les Américains voient les choses comme elles sont, et non comme on les représente dans des adresses électorales.

— Enfin, poursuivit Joshua, un prédicateur de première qualité sur les tenures féodales, sur les volailles et les corvées ! Nous attendons beaucoup de cet homme qui est bien payé pour venir.

— Et qui le baie ? est-ce l’État ?

— Non, nous n’en sommes pas encore là, quoique beaucoup de personnes pensent que cela ne tardera pas. À présent, les tenanciers sont taxés à tant par dollar de la rente qu’ils paient, ou à tant par acre. Mais un de nos prédicateurs nous a dit que c’est de l’argent placé à intérêt, et que chaque homme devait tenir note de ce qu’il donnait ; car le temps n’est pas éloigné où il lui sera rendu avec un intérêt double. On paie aujourd’hui pour cette réforme, dit-il, et lorsque cette réforme sera obtenue, l’État se trouve tellement redevable envers nous tous, qu’il imposera les anciens propriétaires jusqu’à ce que tout notre argent et plus encore soit rentré.

— C’être une cholie spéculation, ya, une ponne idée !

— Mais oui ; ce n’est pas une mauvaise opération que de vivre