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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 27, 1847.djvu/358

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système social, toujours existante, toujours sujette aux rechutes, pour devenir peut-être l’agent de la destruction définitive du corps.

Mon oncle, néanmoins, tint parole, et resta dans le comté, où il est encore. Notre établissement, d’ailleurs, a reçu un autre renfort, et peu de temps après notre collision avec les Indgiens, il s’est opéré un changement dans la politique des anti-rentistes. Ces deux circonstances nous ont donné une sécurité qui auparavant nous manquait. Le renfort nous était venu de la présence de certains jeunes gens qui étaient accourus des eaux, et qui furent bientôt d’aimables hôtes à Ravensnest. C’étaient de mes anciennes connaissances, presque tous mes camarades de collége, et aussi grands admirateurs des dames. Chacune des pupilles de mon oncle, mesdemoiselles Colebrooke et Marston, a un adorateur avoué, ce qui faisait disparaître les obstacles que j’aurais pu rencontrer dans mes sentiments pour Mary Warren. J’ai trouvé dans Patt un puissant allié ; car elle aime cette chère enfant presque autant que moi, et elle m’a été d’une grande utilité dans cette affaire de cœur. Je suis conditionnellement accepté, quoique le consentement de M. Warren n’ait pas encore été demandé. En vérité, je ne sais pas si le bon recteur a le moindre soupçon de ce qui est en l’air. Quant à mon oncle Ro, il était parfaitement au courant, quoique je ne lui eusse pas dit un mot à ce sujet. Heureusement il est satisfait des choix faits par ses deux pupilles, et cela a quelque peu adouci son désappointement.

Mon oncle n’est pas le moins du monde intéressé, et l’absence de toute fortune chez Mary Warren ne lui donne aucun souci. Il est, à la vérité, si riche lui-même, qu’il sait qu’il est en son pouvoir de faire une addition raisonnable à ma fortune, et de me placer, s’il est nécessaire, au-dessus des dangers de l’anti-rentisme. La conversation suivante est un échantillon de sa belle humeur et de sa manière de faire les choses quand il est bien disposé. Nous étions un matin dans la bibliothèque, huit jours environ après que les Indgiens avaient été chassés du champ de bataille par les Indiens, car tel était le véritable secret de leur disparition de notre contrée ; nous étions donc ensemble, ma grand’mère, mon oncle, Patt et moi, causant de différentes matières, lorsque mon oncle s’écria tout à coup :

— À propos, Hughes, j’ai d’importantes nouvelles à te commu-