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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 29, 1852.djvu/287

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mutuellement à l’occasion et pour un objet déterminé, mais il n’entendait pas qu’il y eût dans l’île plus d’une autorité ; et le caractère de cette autorité serait d’encourager les efforts et non de les étouffer. Tant qu’un homme travaille pour lui ou pour ses proches, la société est sûre qu’il travaille avec beaucoup plus d’ardeur que s’il devait mettre en commun le fruit de son travail. Ce fut dans cette vérité si simple que notre jeune législateur trouva la théorie de son gouvernement. Protection égale pour tous, mais liberté pour chacun de choisir pour arriver au bonheur telle route qui lui plairait ; respect du droit naturel autant que le comporte le maintien de la paix et de la tranquillité publique et la loi ; voilà quelle était toute sa politique.

Le premier acte du gouverneur fut de nommer son frère, Abraham Woolston, secrétaire de la colonie. En Amérique, le respect pour l’autorité était encore en grand honneur, et M. le secrétaire Woolston devint bientôt un personnage important, comme les autres fonctionnaires nommés par le gouverneur.

En entrant en fonctions, Abraham Woolston commença par faire le recensement de la population. La colonie se composait de trois cent vingt personnes. L’intention du gouverneur n’était pas d’augmenter ce nombre en provoquant une émigration nouvelle, sauf des cas imprévus, et encore, après une mûre délibération. On avait choisi avec le plus grand soin les colons actuels, et admettre maintenant à la légère de nouveaux venus, c’eût été détruire tout le bien qu’on avait fait. Ces raisons furent portées devant le nouveau conseil, et l’opinion du gouverneur fut admise à l’unanimité.

Il n’est pas inutile de dire un mot de ce conseil. Le nombre des membres fut élevé à neuf, au moyen d’une nouvelle élection, et ils furent nommés à vie ; cette précaution était prise pour prévenir toute tentative de corruption électorale. Le nouveau conseil était composé ainsi qu’il suit :

Messieurs Heaton,

Pennock,
Bob Betts,