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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 4, 1839.djvu/169

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sorte le protecteur naturel de Mrs Lechmere, et, indépendamment de l’intérêt personnel que j’ai à ce secret, j’ai droit de vous demander, en son nom, l’explication d’accusations si sérieuses.

— En son nom ! impétueux jeune homme ! Attendez qu’elle vous charge de faire cette enquête, et une voix semblable à celle du tonnerre y répondra.

— Si ce n’est point par égard pour ma vieille tante, du moins rappelez-vous les promesses que vous m’avez faites plusieurs fois de me faire le triste récit de mes chagrins domestiques.

— Oui, j’en suis en possession, comme de beaucoup d’autres choses, répondit le vieillard en souriant, comme par suite du sentiment intime de ce qu’il savait et de ce qu’il pouvait dire. Si vous en doutez, descendez et allez le demander à la misérable habitante de ce magasin, ou à la veuve coupable de John Lechmere.

— Je ne doute que de ma patience. Les moments s’écoulent rapidement, et j’ai encore à apprendre tout ce que je désire savoir.

— Ce n’est ni le temps ni le lieu où vous l’apprendrez. Je vous ai déjà dit qu’il faut que nous nous trouvions pour cela au-delà des collèges ?

— Mais, après les événements de la journée, qui peut dire quand il sera possible à un officier de la couronne d’aller en sûreté au-delà des collèges ?

— Quoi ! s’écria le vieillard en souriant avec un mépris mêlé d’amertume, le jeune homme a-t-il déjà découvert quelle est la force, quelle est la ferme volonté des colons si méprisés ? Mais soyez tranquille, je vous, donne ma parole que vous verrez l’endroit dont je vous parle, et que vous le verrez sans courir aucun risque. Oui, oui, Priscilla Lechmere, ton heure approche, et le sceau est apposé à ta destinée.

Lionel fit encore de nouvelles instances, et dit qu’il allait être dans la nécessité de retourner chez sa tante, car il entendait marcher dans la pièce d’en bas, ce qui annonçait qu’elle se préparait à partir ; mais ses prières et ses remontrances ne furent pas écoutées.

Le vieux Ralph se promenait dans son appartement en murmurant quelques phrases courtes et incohérentes, dans lesquelles on n’entendait que le nom de Priscilla, qu’il répétait souvent. Quelques moments après on entendit la voix aigre d’Abigaïl, qui