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Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t4, 1909.djvu/110

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Le genre humain te paye un tribut mérité.
Pris dans un grand courant de générosité
Que tout le monde a voulu suivre,
Pour assurer ton œuvre et fonder ton trésor,
Le riche est accouru, les deux mains pleines d’or,
Le pauvre avec ses sous de cuivre.

Les savants ― tu souris de quelques envieux ―
T’ont placé dans la gloire, et, voyant dans tes yeux
Briller l’étincelle divine,
Ils t’ont salué tous comme un maître, et les rois,
Honorant ce jour-là leurs ordres et leurs croix,
Les ont placés sur ta poitrine.

Je t’apporte une offrande à mon tour. Presque rien.
Elle va te remplir pourtant, je le sais bien,
D’une gratitude infinie.
Avant de t’envoyer quelques louis offerts,
De pauvres artisans m’ont demandé des vers
Pour mieux honorer ton génie.

Cent cinquante ouvriers, hélas ! vivant de peu,
Des verriers, serviteurs de ce vieil art du feu
Qu’exerçaient les nobles naguère,