Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t4, 1909.djvu/66

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Mais quel regret en moi s’allume ?
Je méconnais l’esprit nouveau.
Poète, tu vis de ta plume.
L’indépendance, c’est très beau.

Vends-nous ta joie ou ta détresse,
Tes doux rêves, tes pleurs navrants ;
Surtout décris-nous ta maîtresse.
Il nous en faut pour nos trois francs.

Jette, pour solder la taverne,
Ton cœur sanglant sur le chemin ;
Et la société moderne
Mettra ce louis dans ta main.

Comprends quelle erreur est la tienne.
Un César, esprit juste et sûr,
L’a fort bien dit : « L’or, d’où qu’il vienne,
Sent toujours bon, est toujours pur. »

Eh bien, non ! mon dégoût proteste.
Et toi, métal si respecté,
Ce que je hais plus que le reste,
C’est ta menteuse pureté.