Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t4, 1909.djvu/67

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Sang du meurtre ou vin de l’orgie,
Rien n’a pu jamais te souiller.
Je vois briller ton effigie
Comme au sortir du balancier.

Hélas ! en toi, pièce maudite,
Je reconnais avec horreur
Cet air d’innocence hypocrite
D’un siècle qui t’a dans le cœur !…

Mais, tandis que je t’examine
Et te demande ton secret,
Un pauvre, œil creux et triste mine,
Au seuil de ma porte apparaît.

Il me tend la main, je la serre
En y laissant mon humble don…
Tu peux soulager la misère,
Pièce d’or, et c’est ton pardon !