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Page:Coppée - Œuvres complètes, Prose, t1, 1892.djvu/42

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IV

Ce ne fut qu’au bout de trois jours que Gabriel se décida à aller voir Mme Henry.

Cette visite lui apparaissait comme quelque chose de très compliqué et de très difficile. Il avait beaucoup pensé aux deux amies. Le souvenir de la petite femme silencieuse et voilée, avec qui il n’avait échangé que quelques regards craintifs, l’attendrissait profondément. Il savait qu’elle avait un mari, qu’elle était sauvage et ignorante ; il la devinait malheureuse. Il voulait la retrouver, et se répétait qu’il n’avait pas d’autre moyen, pour cela, que de rendre visite à Mme Henry. Mais l’image de cette belle brune aux yeux éclatants, à la parole libre, dont les lèvres de sang riaient en montrant