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Page:Corancez - De J. J. Rousseau, 1798.djvu/49

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les autres, a eu ſes périodes, ſon commencement, ſon milieu & ſa fin. Dans la ſuppoſition même où, en ſuivant ſa marche & ſes progrès, on ne remonteroit pas à cette ſource, un fait, dont tout Paris a été le témoin, en doit completter la preuve.

Après la mort de J. J., un de ſes cousins-germains, fils du frère de ſon père[1], & portant conséquemment le même nom, né en Perſe, est arrivé à Paris, ſans avoir jamais communiqué avec lui, puisqu’il quittoit la Perſe pour la première fois. Son habit perſan & ſon nom le firent bientôt remarquer. Il avoit d’ailleurs beaucoup d’eſprit, il ſavoit un grand nombre de langues, & l’on rapporta de lui que, pour réponſe à quelqu’un qui le louoit ſur le nombre de langues qu’il avoit appriſes, je les donnerois toutes bien volontiers, dit-il, pour ne ſavoir & ne parler que celle de mon couſin.

M. Deleſſert m’invite un jour à dîner avec lui, & nous place à ſes deux côtés. Je ne

  1. Un des parens de Rouſſeau, portant le même nom, m’a appris, par une lettre poſtérieure à la publication de cette notice, que Rouſſeau & le Perſan étoient couſins iſſus de germains.