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Page:Corancez - De J. J. Rousseau, 1798.djvu/57

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j’éloignai mes viſites. C’eſt pendant cet intervalle que M. Girardin, propriétaire des ſuperbes jardins d’Ermenonville, qui connoiſſoit peu Rouſſeau, & depuis peu de temps, & M. Lebègue de Preſle, médecin, homme de mérite & très-eſtimable, lui propoſèrent, ainſi qu’à Mme Rouſſeau, de venir habiter ce beau lieu. Rouſſeau étoit déjà parti lorſque je me préſentai chez lui. Mme Rouſſeau, que je trouvai, me dit qu’il étoit ſorti, & quoique je ſois reſté avec elle pour l’interroger ſur ſa ſanté, elle ne me dit point qu’il avoit quitté Paris.

J’ai ſu depuis, par M. Lebègue de Preſle, car je dois citer de qui je tiens les faits dont je n’ai pas été le témoin direct, je tiens de M. Lebègue de Preſle que Rouſſeau étoit parti pour cinq jours, qu’il vouloit revenir pour raiſonner de ſon départ de Paris, de ſes papiers, de ſes effets, & c. ; mais qu’il lui fut obſervé que Mme Rouſſeau, ſur les lieux, feroit mieux que lui, qu’il paroiſſoit ſe plaire dans cet endroit, & que ce ſeroit doubler pour lui la fatigue du voyage, puiſque Mme Rouſſeau arrivant inceſſamment, il ſeroit obligé de revenir avec elle.

Je n’ai pas eu occaſion de dire que Rouſſeau, en apparence ſi difficile, étoit cependant, dans