Aller au contenu

Page:Corancez - De J. J. Rousseau, 1798.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(58)

je fais de bon cœur, à un régime proportionné à mes moyens. »

Ce jeune homme ſenſible & ſincèrement attaché à Rouſſeau, avoit les yeux en larmes. Il m’ajoute qu’il lui avoit offert d’habiter une des deux terres qu’il poſſédoit en Picardie & en Normandie, toutes deux, ou bien certainement l’une d’elles, ſituées ſur le bord de la mer ; que là, il y ſeroit ſeul, puiſqu’il ne les habitoit point. Je n’ai pas, me dit-il, perdu l’eſpérance de l’y déterminer. Il se propoſoit un ſecond voyage, dont il me rendroit compte. Hélas ! ce ſecond voyage n’eut pas lieu, Rouſſeau mourut trop tôt. Ne ſâchant plus le nom de ce jeune homme, je dois l’indiquer. Il étoit, comme je l’ai dit, chevalier de Malte ; il poſſédoit deux terres, l’une en Picardie, l’autre en Normandie ; il est mort à Lyon, de la petite vérole, dans la même année de juillet 1778 à 1779, ou bien près de cette époque. Sa mort à Lyon ſuppoſe ou qu’il en était, ou qu’il y avoit des relations étroites.

Rouſſeau est mort le 2 juillet 1778, âgé de 65 ans. Le procès-verbal, qui conſtate ſon genre de mort, eſt du 3. Deux chirurgiens atteſtent, qu’après viſite du corps & l’avoir vu & examiné dans ſon entier, ils ont tous deux rapporté,