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Page:Corbière - Le Négrier.djvu/320

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dans mes bras. Je ne savais qu’essuyer ses yeux et lui répéter ces mots avec lesquels je l’avais souvent consolée.

« Oh ! je me suis trop vivement aperçue, continua-t-elle, à tes regards plus pénétrans, à tes caresses plus exigeantes, du désordre que notre intimité, d’abord si ingénue, commençait à jeter dans tes sens. C’est la séduction que je craignais le plus. C’est celle à laquelle je me sens encore la force de résister aujourd’hui : demain il ne serait plus temps ! le t’aime trop mille fois pour ne pas devenir coupable envers toi, envers tes parens, si tu cessais de me regarder comme une sœur. Je ne puis pas être