Aller au contenu

Page:Corbière - Le Négrier.djvu/321

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ta maîtresse, sans renoncer à l’estime que je conserve encore pour moi-même. »

Cette entrevue, la seule que j’eusse encore redoutée avec Rosalie, produisit sur moi une impression que je n’avais pas encore connue. Jamais encore Rosalie ne m’avait parue si belle, si touchante. Le sentiment qu’elle m’exprimait me semblait si vrai ! L’idée d’une séparation prochaine donnait à cet entretien si intime, quelque chose de si tendre, que ses caresses devinrent plus vives et plus dangereuses que toutes celles que nous nous étions prodiguées.

« Oh ! laisse-moi, laisse-moi, mon ami, s’écria-t-elle ; c’est le moment