Aller au contenu

Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Confessez cependant qu’à tort vous murmurez
Du mépris de vos feux, que j’avois ignorés.


Scène III.

DORANTE, CLARICE, LUCRÈCE, ISABELLE, CLITON.
DORANTE.

C’est l’effet du malheur qui partout m’accompagne.
Depuis que j’ai quitté les guerres d’Allemagne,
155C’est-à-dire du moins depuis un an entier,
Je suis et jour et nuit dedans votre quartier ;
Je vous cherche en tous lieux, au bal, aux promenades ;
Vous n’avez que de moi reçu des sérénades ;
Et je n’ai pu trouver que cette occasion
160À vous entretenir de mon affection.

CLARICE.

Quoi ! vous avez donc vu l’Allemagne et la guerre ?

DORANTE.

Je m’y suis fait quatre ans craindre comme un tonnerre[1].

CLITON.

Que lui va-t-il conter ?

DORANTE.

Que lui va-t-il conter ?Et durant ces quatre ans
Il ne s’est fait combats, ni sièges importants,
165Nos armes n’ont jamais remporté de victoire,
Où cette main n’ait eu bonne part à la gloire :
Et même la gazette a souvent divulgué[2]

CLITON, le tirant par la basque.

Savez-vous bien, Monsieur, que vous extravaguez ?

  1. Var. Je m’y suis fait longtemps craindre comme un tonnerre.
    CLIT. Que lui va-t-il conter ?] DOR. Et durant tout ce temps, (1644-56)
  2. Var. Et la gazette même a souvent divulgués… (1644-64)