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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/168

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ALCIPPE.

Quelquefois. Et ce fut hier au soir ?Hier au soir.

DORANTE.

Dans l’ombre de la nuit le feu se fait mieux voir :
245Le temps étoit bien pris. Cette dame, elle est belle ?

ALCIPPE.

Aux yeux de bien du monde elle passe pour telle.

DORANTE.

Et la musique ?

ALCIPPE.

Et la musique ?Assez pour n’en rien dédaigner.

DORANTE.

Quelque collation a pu l’accompagner ?

ALCIPPE.

On le dit.

DORANTE.

On le dit.Fort superbe ?

ALCIPPE.

On le dit. Fort superbe ?Et fort bien ordonnée.

DORANTE.

250Et vous ne savez point celui qui l’a donnée ?

ALCIPPE.

Vous en riez !

DORANTE.

Vous en riez !Je ris de vous voir étonné
D’un divertissement que je me suis donné.

ALCIPPE.

Vous ?

DORANTE.

Vous ?Moi-même.

ALCIPPE.

Vous ? Moi-même.Et déjà vous avez fait maîtresse ?

DORANTE.

Si je n’en avois fait, j’aurois bien peu d’adresse,