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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/181

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ALCIPPE.

480Tu ne meurs pas de honte, entendant ces deux mots ?

CLARICE.

Mourir pour les entendre ! et qu’ont-ils de funeste ?

ALCIPPE.

Tu peux donc les ouïr et demander le reste ?
Ne saurois-tu rougir, si je ne te dis tout ?

CLARICE.

Quoi, tout ?

ALCIPPE.

Quoi, tout ?Tes passe-temps de l’un à l’autre bout.

CLARICE.

485Je meure, en vos discours si je puis rien comprendre !

ALCIPPE.

Quand je te veux parler, ton père va descendre,
Il t’en souvient alors ; le tour est excellent !
Mais pour passer la nuit auprès de ton galant[1]

CLARICE.

Alcippe, êtes-vous fol[2] ?

ALCIPPE.

Alcippe, êtes-vous fol ?Je n’ai plus lieu de l’être[3],
490À présent que le ciel me fait te mieux connoître.
Oui, pour passer la nuit en danses et festin,
Être avec ton galant du soir jusqu’au matin
(Je ne parle que d’hier), tu n’as point lors de père.

CLARICE.

Rêvez-vous ? raillez-vous ? et quel est ce mystère ?

ALCIPPE.

495Ce mystère est nouveau, mais non pas fort secret :

  1. Var. Mais pour passer la nuit avecque ton galant (1644-56)
  2. De toutes les éditions publiées du vivant de Corneille, les deux de 1644 sont les seules qui donnent fou (foû) ; fol est l’orthographe des suivantes ; fou revient en 1692.
  3. Var. Alcippe, êtes-vous fol ?Je le devrois bien être. (1644-56)