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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/197

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770Aux premiers mouvements de votre défiance ;
Jusqu’à mieux savoir tout sachez vous retenir[1],
Et ne commencez plus par où l’on doit finir.
Adieu : je suis à vous.


Scène II.

ALCIPPE, PHILISTE.
PHILISTE.

Adieu : je suis à vous.Ce cœur encor soupire !

ALCIPPE.

Hélas ! je sors d’un mal pour tomber dans un pire.
775Cette collation, qui l’aura pu donner ?
À qui puis-je m’en prendre ? et que m’imaginer ?

PHILISTE.

Que l’ardeur de Clarice est égale à vos flammes.
Cette galanterie étoit pour d’autres dames.
L’erreur de votre page a causé votre ennui ;
780S’étant trompé lui-même, il vous trompe après lui.
J’ai tout su de lui-même, et des gens de Lucrèce[2].
Il avoit vu chez elle entrer votre maîtresse ;
Mais il n’avait pas vu[3] qu’Hippolyte et Daphné
Ce jour-là, par hasard, chez elle avoient dîné ;
785Il les en voit sortir, mais à coiffe abattue[4],
Et sans les approcher il suit de rue en rue ;

  1. Var. Prenez sur un appel le loisir d’y rêver,
    Sans commencer par où vous devez achever. (1644-56)
  2. Var. Je viens de tout savoir d’un des gens de Lucrèce. (1644-56)
  3. L’édition de 1692 donne seule su, au lieu de vu.
  4. Var. Comme il en voit sortir ces deux beautés masquées,
    Sans les avoir au nez de plus près remarquées,
    Voyant que le carrosse, et chevaux, et cocher,
    Étoient ceux de Lucrèce, il suit sans s’approcher,
    Et les prenant ainsi pour Lucrèce et Clarice. (1644-56)