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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/223

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Qui d’un mépris si grand piquée avec justice,
Dans son ressentiment prendra l’occasion
De vous couvrir de honte et de confusion.

DORANTE.

Ta crainte est bien fondée, et puisque le temps presse,
1270Il faut tâcher en hâte à m’engager Lucrèce.
Voici tout à propos ce que j’ai souhaité.


Scène VI.

DORANTE, CLITON, SABINE.
DORANTE.

Chère amie, hier au soir j’étois si transporté,
Qu’en ce ravissement je ne pus me permettre[1]
De bien penser à toi quand j’eus lu cette lettre ;
1275Mais tu n’y perdras rien, et voici pour le port.

SABINE.

Ne croyez pas, monsieur…

DORANTE.

Ne croyez pas, monsieur…Tiens.

SABINE.

Ne croyez pas, monsieur…Tiens.Vous me faites tort.
Je ne suis pas de…

DORANTE.

Je ne suis pas de…Prends.

SABINE.

Je ne suis pas de…Prends.Eh ! Monsieur.

DORANTE.

Je ne suis pas de…Prends.Eh ! Monsieur.Prends, te dis-je :
Je ne suis point ingrat alors que l’on m’oblige ;
Dépêche, tends la main.

  1. Var. Que l’aise que j’avois ne put pas me permettre. (1644-56)