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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/225

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SABINE.

Je vous conterai lors tout ce que j’aurai fait.


Scène VII.

CLITON, SABINE.
CLITON.

1305Tu vois que les effets préviennent les paroles ;
C’est un homme qui fait litière de pistoles[1] ;
Mais comme auprès de lui je puis beaucoup pour toi…

SABINE.

Fais tomber de la pluie, et laisse faire à moi.

CLITON.

Tu viens d’entrer en goût.

SABINE.

Tu viens d’entrer en goût.Avec mes révérences,
1310Je ne suis pas encor si dupe que tu penses ;
Je sais bien mon métier, et ma simplicité
Joue aussi bien son jeu que ton avidité.

CLITON.

Si tu sais ton métier, dis-moi quelle espérance
Doit obstiner mon maître à la persévérance.
1315Sera-t-elle insensible ? en viendrons-nous à bout ?

SABINE.

Puisqu’il est si brave homme, il faut te dire tout.
Pour te désabuser, sache donc que Lucrèce
N’est rien moins qu’insensible à l’ardeur qui le presse ;
Durant toute la nuit elle n’a point dormi[2] ;
1320Et si je ne me trompe, elle l’aime à demi.

CLITON.

Mais sur quel privilège est-ce qu’elle se fonde,

  1. Var. Il est homme qui fait litière de pistoles. (1644-56)
  2. Var. De toute cette nuit elle n’a point dormi. (1644-56)