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ACTE V.


Scène première[1].

GÉRONTE, PHILISTE.
GÉRONTE.

Je ne pouvois avoir rencontre plus heureuse
Pour satisfaire ici mon humeur curieuse.
Vous avez feuilleté le Digeste à Poitiers,
Et vu, comme mon fils, les gens de ces quartiers :
1445Ainsi vous me pouvez facilement apprendre
Quelle est et la famille, et le bien de Pyrandre.

  1. Dans les éditions de 1644-56, cette scène a pour interlocuteurs GÉRONTE et ARGANTE (voyez les variantes des Acteurs, p. 140, note 1), et commence de la manière suivante :

    ARG. La suite d’un procès est un fâcheux martyre.
    GÉR. Vu ce que je vous suis, vous n’aviez qu’à m’écrire,
    Et demeurer chez vous en repos à Poitiers ;
    J’aurois sollicité pour vous en ces quartiers.
    Le voyage est trop long, et dans l’âge où vous êtes,
    La santé s’intéresse aux efforts que vous faites.
    Mais puisque vous voici, je veux vous faire voir
    Et si j’ai des amis, et si j’ai du pouvoir.
    Faites-moi la faveur cependant de m’apprendre
    [Quelle est et la famille et le bien de Pyrandre.]
    ARG. [Quel est-il, ce Pyrandre ?] GÉR. Un de vos citoyens.

    — Dans un passage du Discours du poëme dramatique (tome I, p. 43), où Corneille parle de la nécessité de faire connaître, dès le premier acte, tous les acteurs qui devront paraître dans les suivants, il nous apprend en ces termes ce qui l’a déterminé à modifier ainsi cette scène : « Le plaideur de Poitiers (Argante), dans le Menteur, avoit le même défaut ; mais j’ai trouvé le moyen d’y remédier en cette édition, où le dénouement se trouve préparé par Philiste et non par lui. »