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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/234

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PHILISTE.

Quel est-il, ce Pyrandre ?

GÉRONTE.

Quel est-il, ce Pyrandre ?Un de leurs citoyens :
Noble, à ce qu’on m’a dit, mais un peu mal en biens.

PHILISTE.

Il n’est dans tout Poitiers bourgeois ni gentilhomme
1450Qui, si je m’en souviens, de la sorte se nomme.

GÉRONTE.

Vous le connoîtrez mieux peut-être à l’autre nom ;
Ce Pyrandre s’appelle autrement Armédon.

PHILISTE.

Aussi peu l’un que l’autre.

GÉRONTE.

Aussi peu l’un que l’autre.Et le père d’Orphise,
Cette rare beauté qu’en ces lieux même on prise[1] ?
1455Vous connoissez le nom de cet objet charmant
Qui fait de ces cantons le plus digne ornement ?

PHILISTE.

Croyez que cette Orphise, Armédon, et Pyrandre,
Sont gens dont à Poitiers on ne peut rien apprendre.
S’il vous faut sur ce point encor quelque garant…

GÉRONTE.

1460En faveur de mon fils vous faites l’ignorant ;
Mais je ne sais que trop qu’il aime cette Orphise,
Et qu’après les douceurs d’une longue hantise,
On l’a seul dans sa chambre avec elle trouvé ;
Que par son pistolet un désordre arrivé
1465L’a forcé sur-le-champ d’épouser cette belle.
Je sais tout ; et de plus ma bonté paternelle

  1. Var. Cette rare beauté qu’ici mêmes on prise ?
    Vous connoîtrez le nom de cet objet charmant,
    Qui de votre Poitiers est l’unique ornement ? (1644-56)
    Var. Cette rare beauté qu’ici même l’on prise ? (1660-64)