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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/27

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gnages qu’elle vous rend, qu’une profonde vénération pour les hautes qualités qui vous les ont acquis, avec une protestation très-sincère et très-inviolable d’être toute ma vie,

MONSEIGNEUR,
De V. É.,
Le très-humble, très-obéissant
et très-fidèle serviteur,
Corneille.


    Mais au lieu que la plainte et les tristes propos
    En altèrent le calme et troublent le repos,
    L’éloge raccourci que Caton leur envoie
    Va jusque dans les cieux en rehausser la joie,
    Et pour sortir d’un cœur plein de la vérité,
    Il devient un surcroît à leur félicité.

    La Pharsale de Brébeuf est postérieure d’une dizaine d’années au Pompée de Corneille : elle a paru de 1653 à 1655, en cinq parties, réunies plus tard sous un titre commun portant la date de 1656. Nous citerons çà et là, de préférence à toute autre traduction, cette œuvre presque contemporaine, très-propre, ce nous semble, à rehausser par la comparaison le génie de Corneille, que Brébeuf au reste admirait sincèrement et auquel il rend cet éclatant hommage dans l’Avertissement des « sept et huitième livres » de la Pharsale : « Je ne me suis pas satisfait moi-même dans les sujets que M. de Corneille a traités, et ses nobles expressions étoient si présentes à mon esprit, qu’elles n’étoient pas un médiocre empêchement aux miennes. Dans ce poëme inimitable qu’il a fait de la Mort de Pompée, il a traduit avec tant de succès, ou même rehaussé avec tant de force ce qu’il a emprunté de Lucain, et il a porté si haut la vigueur de ses pensées et la majesté de son raisonnement, qu’il est sans doute un peu malaisé de le suivre ; mais je crois, lecteur, qu’il m’a été permis de n’égaler pas un style qui semble être la dernière élévation du génie, et que je ne serai pas coupable dans votre esprit pour n’avoir pas imité assez heureusement ce qui a été l’admiration de tout le monde. »