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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/282

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On voit combien est en général plus forte de style l’éloquence de Corneille, indépendamment du ton plus pressé que comporte ici la situation. De ce premier emprunt il passe à ceux que lui fournit dans l’original la réprimande actuelle :

Si algun cuidado amoroso
te obligó á que me engañaras,
qué enemigo te oprimia,
qué puñal te amenazaba,
sino un padre, padre al fin[1] ?

L’interlocution un peu plus fréquente où se mêle Cliton à demi-voix est de Corneille. Vient la demande de la main de Lucrèce, dont le Menteur atteste, toujours par erreur de nom, qu’il est amoureux, ce qui fut la cause de ses feintes aventures. Tout est imité ; en particulier ce beau mouvement : Tu ne meurs pas de honte[2]… quand Dorante invoque le témoignage de son valet à l’appui du sien.

DON BELTRAN.

No, no. Jesus ! Calla. En otra
habías de meterme. Basta.
Ya, si dices que esta es luz,
he de pensar que me engañas.

DON GARCÍA.

No, señor : lo que á las obras
se remite, es verdad clara ;
y Tristan, de qui en te fias,
es testigo de mis ansias.
Dílo, Tristan.

TRISTAN.

Dílo, Tristan.Si, señor :
lo que dice es lo que pasa.

DON BELTRAN.

No te corres desto ? Dí :
no te avergüenza que hayas
menester que tu criado
acredite lo que hablas ?

XIX.

Il resterait à comparer les deux dénoûments. Garcia ne ment plus dans le dénoûment espagnol, mais il est fourvoyé jusqu’au bout par

  1. Comparez vers 1543 et suivants.
  2. Acte V, scène iii, vers 1581 et suivants.