C’est un fou qui me sert.
Vous dites que…
Tais-toi, ta sottise me perd.
Je suivrai ton conseil, il m’a rendu la vie.
Avec sa complaisance à flatter votre envie,
Dans le cœur de Madame elle croit pénétrer ;
Mais son front en rougit, et n’ose se montrer.
Mon front n’en rougit point, et je veux bien qu’il voie
D’où lui vient ce conseil qui lui rend tant de joie.
Mes yeux, que vois-je ? où suis-je ? êtes-vous des flatteurs ?
Si le portrait dit vrai, les habits sont menteurs.
Madame, c’est ainsi que vous savez surprendre !
C’est ainsi que je tâche à ne me point méprendre,
À voir si vous m’aimez, et savez mériter
Cette parfaite amour que je vous veux porter.
Ce portrait est à vous, vous l’avez su défendre,
Et de plus sur mon cœur vous pouvez tout prétendre[1] ;
Mais par quelque motif que vous l’eussiez rendu,
L’un et l’autre à jamais étoit pour vous perdu.
Je retirois le cœur en retirant ce gage[2],
Et vous n’eussiez de moi jamais vu que l’image.
Voilà le vrai sujet de mon déguisement.
Pour ne rien hasarder, j’ai pris ce vêtement,