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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 4.djvu/41

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POMPÉE.
TRAGÉDIE[1].

ACTE I.


Scène première[2].

PTOLOMÉE, PHOTIN, ACHILLAS, SEPTIME.
PTOLOMÉE.

Le destin se déclare, et nous venons d’entendre
Ce qu’il a résolu du beau-père et du gendre.
Quand les Dieux étonnés sembloient se partager,
Pharsale a décidé ce qu’ils n’osoient juger.
5Ses fleuves teints de sang, et rendus plus rapides
Par le débordement de tant de parricides,
Cet horrible débris d’aigles, d’armes, de chars,
Sur ses champs empestés confusément épars,
Ces montagnes de morts[3] privés d’honneurs suprêmes,

  1. Var. LA MORT DE POMPÉE, TRAGÉDIE. (1644)
  2. Voyez la IIe partie de l’Appendice, p. 111-115.
  3. Corneille paraît se rappeler ici ce passage de la fin du VIIe livre de la Pharsale (vers 789-791) :
    Cernit propulsa cruore
    Flumina, et excelsos cumulis æquantia colles
    Corpora.

    Les mots « ces montagnes de morts » font penser à l’hyperbole par laquelle