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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/136

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nous ſurprenne tête-à-tête. Tu vois que ma maiſon ſe monte. Un amant, un entreteneur, ou Milord pot-au-feu ; il me manque encore un Guerluchon, un Farfadet, et un Qu’importe[1]. Il faut eſpérer que cela ſe trouvera.

Dans ta derniere lettre, tu ne me parles pas du Conſeiller, eſt-ce que tu ſerois brouillée avec lui ? Tu as peur, ſi cela eſt, que je te gronde ; en vérité je le ferois : car un entreteneur Conſeiller eſt un homme à ménager, et qui demande des égards. Adieu. Je te ſouhaite d’être auſſi heureuſe que je la ſuis dans ce moment.

  1. Une demoiſelle entretenue ne ſe contente pas de ſon ſeul entreteneur, appellé ordinairement Milord pot-au-feu. Elle a ordinairement un amant en titre, qui ne paye que les chiffons ; un Guerluchon, c’eſt un amant qu’elle paye ; un Farfadet, c’eſt un complaiſant ; et un Qu’importe eſt une perſonne qui vient de tems en tems, qui eſt ſans conſéquence, et paye au beſoin les petites dettes criardes.