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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/175

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apporté le conte et la chanſon que je t’envoye. Je déſire que cela t’amuſe. Adieu.


CONTE.

Une ſuperbe Chanoineſſe
Portoit dans ſes ſourcils altiers,
L’orgueil de trente-deux quartiers.
Un jour au ſortir de la Meſſe,
En préſence de l’Éternel,
En face de tout Iſraël,
Tandis qu’elle fendoit la preſſe,
Et s’avançoit le nez au vent,
Un faux pas fit choir la déeſſe,
Jambes en l’air et front devant.
Cette chute fut ſi traitreſſe,
Qu’en dépit de tous ſes ayeux,
Qui voulut, vit, de ſes deux yeux,
Le premier point de la nobleſſe.
Car, on ne peut nier cela,
Toute nobleſſe vient de là.
Ce point en valoit bien la peine.
L’ivoire, le rubis, l’ébene,

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