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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/174

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parlé il y a quelque tems[1]. Enfin, après trois aſſauts pareils au premier, entre leſquels nous prenions quelques reſtaurans, je fus contrainte de prier le Prince de ceſſer ſes vigoureux exploits, l’aſſurant que je n’y pouvois plus tenir, et en effet j’étois rendue. Il me remercia de la meilleure grace poſſible, m’embraſſa mille fois, et me donna les trois cens louis dont nous étions convenus. Depuis ce tems je n’en ai plus entendu parler. Juge, ma chere amie, quelle aubaine ! Tu vois que la fortune et les plaiſirs ſe réuniſſent pour me rendre la plus heureuſe des femmes.

En rentrant chez moi, j’ai trouvé tout tranquille, mes gens ne ſe ſont apperçu de rien. Comme j’avois beſoin de repos, je feignis un grand mal de tête et me mis au lit. Pendant mon abſence, un de nos beaux eſprits m’a

  1. Voyez la lettre du 20 Mai.