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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/20

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dirai davantage une autrefois. Ta chere amie pour la vie.

Lettre de Mademoiſelle Roſalie.
Paris, ce 20 Mai 1782.


Si je ne t’ai pas écrit plutôt, ma chere amie, c’eſt que j’ai été très malade. Je ne ſuis pas encore bien remiſe. Ce vilain amériquain m’a donné une cruelle maladie. Prends garde à eux, je t’en avertis. Algironi[1] prétend que dans peu je ſerai totalement rétablie ; je le déſire, mais je n’oſe m’en flatter ? ma figure eſt bien changée, moi ! qui n’avais jamais employé l’art pour relever

  1. Cet Algironi eſt un de ces empiriques qui, à la faveur de différens ſpécifiques, approuvés de la Faculté de médecine, tuent plus de monde à Paris qu’ils n’en guériſſent. Il entreprend ſurtout les maladies vénériennes, & ne manque jamais de rejetter les accidens qui peuvent réſulter de l’uſage de ſes drogues ſur le mauvais régime ou l’incontinence du malade,
l’éclat