Aller au contenu

Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 17 )


l’éclat de mes charmes ; je vois qu’il faudra le faire ; cela me fait tant de peine : que quoique j’aye beaucoup gagné avec l’Amériquain, je voudrais ne l’avoir jamais connu.

Je te ſouhaite beaucoup de bonheur à Bordeaux, tâche d’avoir un armateur pour entreteneur ; ces gens-là gagnent prodigieuſement, l’argent ne leur coûte guère, c’eſt comme à un joueur à qui la fortune rit. On dit que maintenant les Demoiſelles ne ſont plus ſi ſoutenues que du tems du Maréchal de Richelieu, c’eſt un homme qui a bien aimé les femmes, & qui en a auſſi été bien aimé. Il peut dire aux lauriers de Mars, avoir joint les Myrtes de l’amour. Je déſire, ma bonne amie, que ta ſanté ſoit meilleure que la mienne.

  Tom. I.
B