Aller au contenu

Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 20 )


trois jours pour cela. Hé bien ! ſoit, mon cœur, me dit-il en m’embraſſant, et me quitta pour aller vaquer à ſes affaires qui ne lui laiſſent gueres de tems libre. A peine étoit-il parti que je lui écrivis cette lettre :

„ Malgré, Monſieur, tout l’attachement que j’ai pour vous, je ne puis me réſoudre d’aller enſevelir mes charmes dans la province. Le théâtre de la capitale eſt celui ſur lequel ils doivent briller. Croyez que quoique éloignée de vous j’y penſerai toujours et n’oublirai jamais les marques d’amitié que vous m’avez données ; croyez auſſi que je vous déſire tout le bonheur que vous méritez. Vous trouverez ſurement en province quelques jeunes filles qui s’empreſſeront à briguer l’avantage de vivre avec vous. Le libertinage a étendu ſon empire juſques dans les provinces. Je me