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ſi cela ne ramene pas le Comte, il
n’y faudra plus compter. Adieu, ma
chere amie, j’ai bien du chagrin.
Lettre de Mademoiſelle Felmé.
Paris, ce premier Mars 1783.
Jeudi dernier, mon cœur, j’ai fait
au bal de l’opéra la conquête d’un
Anglois qui m’eſt venu voir le lendemain.
Il avoit ſu mon nom et mon
adreſſe par ſon domeſtique de louage
qui m’a fait ſuivre. Il eſt fort aimable
et très-jeune. J’aurois envie de le faire
un peu ſoupirer. Mais comme je
craindrai de le perdre, je borne le
tems de ſes ſouffrances juſqu’à demain
au ſoir au retour du bal de l’opéra
où il doit me mener. Je ne veux pas
faire de marché avec lui, il a l’air
d’un homme qu’il faut prendre par
le ſentiment. Tu avoueras que mes
premieres ſorties ſont fort heureuſes.