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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/385

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Lettre de Mademoiſelle Victorine.
Paris, ce 10 Décembre 1783.


Puisque tu dois partir, ma bonne amie, du 20 au 25 de ce mois pour venir ici. Cette lettre ſera la derniere que je t’écrirai. Il eſt impoſſible de t’exprimer la joie que je retiens d’imaginer que je vais te revoir et brillante. Le tems va me paroître bien long juſqu’à ton arrivée.

Je t’ai mandé notre réparation avec le Marquis. Hé bien ! maintenant j’ai un eſpagnol. Je veux tâcher de lui accrocher le plus de quadruples que je pourrai. Avec le tems j’eſpere que j’aurai eu des entreteneurs de toutes les nations de l’Europe. Mon eſpagnol tient bien de la ſienne, il eſt très jaloux et très-haut ; je crains qu’il ne prenne ombrage de mon petit auteur, cela me feroit de la peine