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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/386

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d’être obligée de ne pas le voir ſi ſouvent. Adieu, ma bonne amie, qu’il me tarde de t’embraſſer.

Lettre de Mademoiſelle Victorine.
Paris, ce 16 Décembre 1783.


Je ne devois plus t’écrire, ma bonne amie ; mais je ne puis attendre que tu ſois ici pour te conter ce qui m’eſt arrivé hier. J’étois encore dans mon lit lorſque mon eſpagnol entra. Après m’avoir fait beaucoup d’amitiés : „ je vous aime (me dit-il) et il n’y a point d’amour ſans jalouſie. Auſſi je ſuis jaloux de vous ; femme et françaiſe ne pouvant être continuellement avec vous, puis-je conter ſur votre fidélité. Souffrez que je m’en aſſure en mettant vos charmes en fureté ”. Et en même-tems il ſortit de ſa poche une ceinture de virginité qu’il voulut me mettre. „ Ah !