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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/48

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que cet orignal me vit entrer, il débuta ainſi, parlant à la Comteſſe : „ Je ſuis grandement beaucoup content de ſon figoure, l’y ſera-t-elle complaiſante à moi ? „ Je n’ai pu m’empêcher de rire de ſa manière de parler. S’imaginant ſans doute que c’était du plaiſir que je me figurois d’avoir avec lui, il dit : „ Petit mamzelle être content de ce que moi prend elle. Ah ! le petit friponne, l’y affre vi tout te ſuite que moi être un pon la diable. Laiſſe-nous, Matame „. A ces mots la Comteſſe ſe retira & nous laiſſa ſeuls. La porte étoit à peine fermée que mon Baron, ſe précipitant ſur moi, m’accabla du poids énorme de ſon corps ; & ſans autre préambule, ſans dire un ſeul mot, me mit à même de gagner ſon argent. Après s’être ainſi brutalement ſatisfait, il m’a tracaſſée, maniée, retournée juſqu’au moment où l’on eſt venu dire que le ſouper étoit ſervi, ce qui, comme tu te l’imagines bien,