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Page:Correspondance d’Eulalie, 1785.djvu/50

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Lettre de Mademoiſelle Felmé.
Paris, ce 14 juin 1782.


J’avois bien raison, mon cœur, de te mander que je regrettois ma femme de chambre : depuis qu’elle m’a quittée je ſuis à la troiſième ; la première me voloit, la ſeconde avoit des amans à qui elle faiſoit boire mon vin, & qu’elle nourriſſoit à mes dépens. Je ne puis rien dire de celle que j’ai maintenant, elle n’eſt que de hier à mon ſervice.

Après t’avoir mandé mes malheurs, il faut que je te mande une aventure qui m’eſt arrivée hier. L’après dîné j’étois aſſoupie dans ma bergère, lorſque ma femme de chambre vint me dire qu’un Monſieur demandoit à me parler. J’ordonnai qu’on le fit entrer. Il ſe préſenta fort poliment, & débuta ainſi : „ Quoique je n’aie pas le plaiſir d’être connu de vous, je me ſuis flatté que vous trouveriez bon que je