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Page:Correspondance de M. le marquis Du Chilleau avec M. le comte de La Luzerne.djvu/23

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des motifs qui m’avaient déterminé à promulguer une Ordonnance pour l’introduction des farines étrangères ; l’expérience en a démontré l’utilité ; sans cette mesure la Colonie eût manqué totalement de farine pendant dix ou douze jours, et il est notoire que la petite quantité qui en a été importée jusqu’à présent par les étrangers, le peu que l’on doit en espérer de France avant le mois de Décembre, nécessitent la prorogation de cette même Ordonnance du 31 Mars. Il n’est pas moins certain qu’il y a très-peu de numéraire à Saint-Domingue, et que si on continuait à payer en argent la farine nécessaire des étrangers, ce peu de numéraire existant serait enlevé. Cette alternative de manquer de vivres ou d’argent m’a paru trop fâcheuse pour ne pas employer le seul moyen qui puisse y remédier. En conséquence j’ai permis le paiement de la farine étrangère, en denrées Coloniales, avec les précautions convenables pour qu’il ne puisse pas en être exporté par les étrangers au-delà de la valeur de leur farine importée. M. de Marbois, conformément à son usage, a été d’un avis contraire au mien ; et sans égard, à ce que ses Ordonnances, nos instructions communes, lui prescrivent de déférer à mon opinion lorsque nous pensons différemment, il s’est absolument refusé à signer l’Ordonnance dont j’ai l’honneur de vous addresser quatre exemplaires. Je ne doute pas, Monseigneur,