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Page:Coubertin - Histoire universelle, Tome III, 1926.djvu/50

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histoire universelle

L’ANGLETERRE ET LES SCANDINAVES

Lorsque l’an 55 av. J.-C. César y avait débarqué, les Îles Britanniques étaient des terres celtes. Elles ne l’avaient pas toujours été. Les Gaëls arrivés les premiers s’y étaient substitués, croit-on, à une plus ancienne population d’origine ibérique et probablement assez clairsemée. D’autres Celtes les avaient rejoints qu’on appelait les Bretons. Les idiomes permettent encore de distinguer leurs descendants. La langue que l’on parle en Irlande et dans les highlands d’Écosse diffère de celle des Gallois actuels lesquels sont plus proches parents des Bretons de France. Par la suite, de nouveaux contingents venus de Belgique et de Gaule avaient passé dans l’archipel britannique dont le celtisme ainsi renforcé se présentait au temps de la tentative romaine comme très compact et très complet. Cette tentative fut lente à se préciser en raison même de l’opposition qu’elle devait rencontrer. César, nous l’avons vu, n’avait cherché qu’à intimider les habitants pour les décourager d’entreprendre des expéditions en Gaule. Quatre-vingt-dix ans plus tard, sous l’empereur Claude (43 ap. J.-C.), les Romains dessinèrent une nouvelle offensive et sous Domitien, le célèbre Agricola étendit leur pouvoir à toute la région qui devait plus tard porter le nom d’Angleterre. Mais on renonça dès alors à soumettre l’Écosse et il ne semble pas qu’aucun légionnaire ait foulé le sol irlandais. Dans cette île et dans le pays de Galles, le celtisme irréductible se mura autour de Druides impénitents retournés aux pratiques barbares des premiers âges et dont l’île d’Anglesey fut le dernier repaire. De même la région montagneuse de l’Écosse. Les « Pictes » qui s’y étaient retranchés étaient des celtes ayant conservé l’habitude de se peindre le corps en couleurs éclatantes pour effrayer l’adversaire dans la bataille ; d’où leur nom de Picti ou hommes peints. L’empereur Adrien fit construire une ligne de fortification pour leur barrer la route et en 208 Septime Sévère en construisit une autre plus avant. La première était à la hauteur de Newcastle ; la seconde, à celle de Glasgow et d’Édimbourg. Septime Sévère, nous l’avons dit, mourut à York l’an 211. Le calme et l’ordre régnèrent en général en Angleterre sous la domination romaine. Mais il ne s’y développa qu’une prospérité moyenne et aucune fusion ne s’y dessina