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Page:Courant - En Chine les effets de la crise, intentions de réforme, 1901.pdf/15

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EN CHINE : LES EFFETS DE LA CRISE, INTENTIONS DE RÉFORME.

ment central et les gouvernements provinciaux demandent des hommes, mandarins ou autres, qui aient été élevés à l’étranger ou qui aient voyagé. On propose de fonder à Péking une école industrielle ; une école d’agriculture est établie au Chan-si par le gouverneur ; un collège occidental est ouvert à Tsi-nan, capitale du Chan-tong, par le gouverneur Yuen, qui est secondé par le tao-thai Thang, élevé aux États-Unis et précédemment consul à Seoul. Le Hou-nan, longtemps xénophobe, a ses associations de lettrés et de commerçants pour le progrès de l’instruction. Dans les écoles, dans les associations pour examens, on propose des sujets relatifs aux questions étrangères. Un bureau pour la traduction d’ouvrages occidentaux sera annexé au ministère des affaires extérieures ; un bureau semblable est fondé à Oou-tchhang. Le 29 août un décret raye du nombre des épreuves d’examen le oen-tchang et ses développements réguliers et vides, et le remplace par des dissertations sur les lois occidentales, sur l’économie politique ; le même jour, les examens militaires sont supprimés avec les titres de bachelier, licencié, docteur ; ceux qui ont obtenu ces titres, devront prendre du service dans les corps d’armée provinciaux ou se présenter aux examens d’entrée des écoles militaires, afin d’apprendre leur métier. Désormais (décret du 14 septembre), tous les collèges provinciaux doivent enseigner les sciences occidentales : chaque sous-préfecture aura une école de 3e degré, chaque préfecture une école de 2e degré, chaque province une université. Les Han-lin mêmes, représentants attitrés de la haute culture chinoise, reçoivent les ordres impériaux : il leur est prescrit de laisser les poésies, les essais en prose longuement élaborés et dénués d’intérêt pratique, ils devront consacrer leurs efforts à l’étude du Hoei-tien (statuts fondamentaux), des règlements constitutifs des ministères, des traités de gouvernement, de la géographie de l’Empire, enfin des mathématiques, de la chimie et des sciences techniques : par là ils se prépareront à jouer un rôle dans l’administration moderne. La réforme financière et celle de l’instruction, telles sont bien en effet les fondations sur lesquelles pourra s’édifier une Chine transformée. On en revient aux idées de l’été de 1898 : souhaitons que plus de prudence et de modération assure à la nouvelle tentative un autre succès.

Ces aspirations et ces décisions sont encore troubles, il est impossible de savoir ce qu’elles laisseront en se clarifiant : du moins elles sont assez générales en même temps qu’assez concordantes pour