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Page:Courant - La Corée jusqu’au IXe siècle, 1898.djvu/28

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MAURICE COURANT.

anciens rois ; en 372, année de l’introduction du bouddhisme, une école royale ou Htai hak, [texte chinois]太學, avait été fondé. Pour le Păik tjyei, c’est dans la seconde moitié du IVe siècle (346-375, règne de Keun syo ko, [texte chinois]近肖古, ou Syo ko II), que l’on commença d’écrire des annales ; l’introduction du bouddhisme est rapportée à l’an 384 ; c’est seulement vers la fin du Ve siècle que les noms des rois commencent à offrir un sens en chinois et à n’être plus des transcriptions. Au Sin ra, c’est en 502 que le roi renonça à son titre coréen, se fit appeler oang, [texte chinois]王, et fixa les caractères à employer pour le nom du royaume ; c’est à partir de la même époque que le Sam kouk să keui commence à donner des renseignements détaillés sur les faits et les coutumes ; la prédication du bouddhisme, qui remonte peut-être au commencement du Ve siècle, n’est certaine qu’à partir de 528. Je crois que cet ensemble de faits établit la liaison entre la diffusion de l’écriture chinoise et la prédication du bouddhisme ; je ne puis, d’autre part, considérer que comme gratuite l’hypothèse de quelques auteurs européens, qui pensent que les Coréens pouvaient avoir une écriture indigène et qu’ils l’auraient abandonnée pour l’écriture chinoise : le seul fait établi est qu’aucun texte chinois, coréen, ni japonais, ne parle de rien de tel. Toutefois, je tiens à bien marquer que, si les bonzes ont favorise étude du Chinois, nécessaire pour la lecture des textes sacrés, je ne crois pas qu’auparavant les caractères chinois fussent tout à fait ignorés ; j’admettrais volontiers qu’un petit nombre de personnes, celles qui étaient en rapports avec les Chinois du Liao tong ou de Hpyeng yang, pouvaient en avoir quelque connaissance. Peut-être faut-il voir la trace d’une situation de ce genre dans la mention faite par les historiens de lettres échangées entre les différents états coréens et le Japon dès le IIe siècle de l’ère chrétienne ; à moins que les mots « envoyer une lettre », [texte chinois]移書, ne